Qu’est-ce qu’un recruteur ne peut pas vous demander en entretien ?


Quelles questions sont discriminantes en entretien d’embauche ?

  • Quel est votre âge ?
  • Quelle est votre situation familiale ?
  • Quelle est la profession de vote conjoint ?
  • Envisagez-vous de fonder une famille prochainement ?
  • Quel âge ont vos enfants ?
  • Que pensez-vous du débat sur le voile ?
  • Avez-vous un mandat d’élu ?
  • Faites-vous partie d’une association ?
  • De quelle origine êtes-vous ?
  • Quelle est votre orientation sexuelle ?
  • Avez-vous des problèmes de santé particuliers ?
  • La pratique de votre religion a-t-elle des conséquences sur l’exercice de votre travail ?

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Que vous soyez à la recherche d’un stage, d’une alternance ou d’un emploi en CDD ou CDI, vous devez passer par la case entretien d’embauche. Cette étape, souvent redoutée par les candidats, est cruciale pour permettre à votre futur employeur de déterminer si votre profil et vos compétences sont en adéquation avec le poste et les besoins de l’entreprise. Par définition, l’entretien d’embauche est une rencontre durant laquelle le recruteur va vous poser des questions afin de vous connaître davantage, que ce soit sur le plan professionnel ou personnel. Mais attention ! Certains employeurs profitent de leur position de force pour vous interroger sur des sujets pouvant mener à de la discrimination .

Pour rappel, la discrimination à l’embauche est illégale en France. Le recruteur n’est pas autorisé à vous interroger sur tout et n’importe quoi lors de l’entretien. L’idée est de vous préparer à l’éventualité d’un dépassement de limites lors de la conversation. On vous éclaire ….

L’article L. 1221-6 du Code du travail stipule bien que les informations demandées lors d’un entretien d’embauche doivent présenter un lien direct et nécessaire avec l’emploi proposé ou avec l’évaluation des aptitudes professionnelles » .

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Votre situation familiale et personnelle

Que vous soyez marié, célibataire, mère ou père, divorcé ou veuf, le recruteur ne peut en aucun cas vous poser la question car votre situation n’a pas à impacter votre professionnalisme. Cette question n’ayant rien à voir avec vos compétences, l’employeur n’est pas non plus autorisé à demander vous demander le métier de votre conjoint(e), ni même le nombre d’enfants que compte éventuellement le foyer. Ces informations pourraient fournir des indications sur le milieu social, et jouer sur la suite de l’entretien, La CNIL estime qu’il est également interdit de poser des questions relatives au logement où à l’entourage familial.

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Néanmoins, vous êtes libre d’aborder le sujet si vous en ressentez le besoin. Par exemple, si vous postulez à un poste qui nécessite des déplacements fréquents en France ou à l’étranger, il est normal que la question des enfants se pose. Toutefois, gardez à l’esprit que votre situation personnelle vous regarde vous, et uniquement vous : votre âge, l’activité de votre conjoint, votre situation bancaire, l’âge de vos enfants, si vous êtes enceinte ou non, la situation et l’état de votre logement, etc.

Votre orientation sexuelle

En matière de sexualité, chacun est libre de faire ce qui lui plaît. Votre sexualité fait bien évidemment partie de votre vie privée. Un recruteur n’a aucunement le droit de vous demander si vous préférez les filles, les garçons ou les deux. Votre orientation sexuelle ne peut en aucun cas être un critère de sélection et avoir un lien avec les compétences requises pour le poste !

Si vous estimez avoir été victime de discrimination sur ce critère, vous pourrez attaquer le recruteur et gagner si vous arrivez à prouver le caractère discriminatoire du recrutement.

Votre état de santé

D’après une étude du groupe de prévoyance Apicil et du cabinet Mozart Consulting, le mal-être en entreprise coûterait 12 600 euros par salarié du secteur privé chaque année. Derrière ce chiffre alarmant, 2 500 euros sont liés aux problèmes de santé personnels des salariés.

Le reste pourrait être économisé grâce à une politique interne bienveillante et engageante envers les salariés. Un recruteur, dont l’objectif est de diminuer les arrêts maladie à répétition par exemple, peut se permettre de vous poser des questions sur votre état de santé. Ces questions sont totalement illégales et discriminantes. En fonction du poste visé, vos capacités physiques peuvent avoir de l’importance.

Néanmoins, l’employeur devra attendre le rapport de la visite médicale. Tenu au secret professionnel, le médecin du travail déterminera si vous êtes apte ou pas pour le poste. Il ne pourra en aucun cas transmettre votre dossier médical à votre employeur.

Vos convictions politiques, religieuses ou syndicales

Une fois encore, la religion relève de votre vie privée et n’a strictement rien à voir avec vos compétences professionnelles. Votre opinion sur la politique, la religion ou votre appartenance syndicale n’a pas à interférer avec le poste que vous convoitez. Le recruteur n’a en aucun cas le droit de vous juger sur votre manière de penser, et ce même si vous postulez par exemple au sein d’un parti politique.

Si toutefois la question de la religion en entreprise semble prendre de plus en plus d’importance, le code du Travail stipule qu’il est interdit de mentionner l’appartenance religieuse dans l’offre d’emploi, de se renseigner sur la confession lors de l’entretien d’embauche et bien sûr d’évincer un candidat en fonction de sa pratique ou encore interdire la pratique du jeûne dans l’entreprise.

Vos origines

Les questions relatives à vos origines, votre couleur de peau ou votre nom de famille sont strictement interdites. C’est pourquoi une photo sur un CV n’est pas obligatoire. Les préjugés culturels sont à bannir ; vous ne devez pas répondre à ce genre de questions.

Vos antécédents judiciaires

Certaines fonctions nécessitent d’avoir un casier judiciaire vierge. C’est le cas des métiers liés à la sécurité publique (gendarmerie, police par exemple), des métiers en liens avec des publics fragiles, sensibles ou influençables (vérifier qu’une personne en lien avec les enfants n’a pas un passé pédophile par exemple) ou ayant de fortes responsabilités (un nouveau dirigeant d’entreprise ne doit pas avoir de trace d’abus de biens sociaux ou d’harcèlement). Pour le reste, la question est tout simplement interdite. En effet, même si vous avez eu des démêlés avec la justice, l’employeur n’a pas à mener ses recrutements en fonction de ce critère.

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Comment réagir face à des questions discriminantes ?

Si vous êtes dans une situation inconfortable lors d’un entretien d’embauche et qu’une question vous met mal à l’aise, pas de panique ! Restez courtois et soyez diplomate ! Ne vous braquez pas en évoquant haut et fort la loi, même si vous avez raison. La question peut être une simple maladresse de la part du recruteur et non un critère déterminant dans votre future embauche. Vous risquerez de vexer votre interlocuteur !

Néanmoins, si vous pensez avoir été victime de discrimination lors de votre entretien d’embauche, vous êtes en droit d’attaquer l’entreprise ou le recruteur en justice. S’il ne peut pas prouver qu’il a éliminé votre candidature pour l’une des raisons évoquées ci-dessus, il encoure une amende pouvant aller jusqu’à 45000 euros et une peine de 3 ans de prison.

Ce que disent la loi et le code du travail

Le principe de non-discrimination

L’article L1132-1 du code du travail précise que nul ne peut être discriminé à cause de son ethnie, son âge, sa grossesse, son apparence, ses opinions politiques, ses activités syndicales, religieuses, son sexe, son patronyme, son état de santé ou son handicap.

De nombreuses exceptions

L’âge

L’employeur peut décider d’embaucher une personne jeune ou âgée, si cela est justifiée. Il doit justifier son choix par le souci de préserver la santé ou la sécurité des travailleurs ou de favoriser leur insertion professionnelle (jeunes ou séniors par exemple). De plus, certains travaux sont interdits aux moins de 18 ans dans le Code du travail.

État de santé et handicap

L’employeur peut en faire état lors de l’entretien si cela est objectif, nécessaire et approprié. Par exemple, l’employeur est tenu de prendre des mesures appropriées pour un travailleur handicapé.

Le sexe

Certains cas très particuliers permettent à l’employeur privé de demander une femme ou un homme et ils sont très encadrés : artistes pour un rôle ou mannequins.

L’apparence physique

Seul le cadre artistique peut permettre à un employeur la « discrimination » en raison de l’apparence physique.

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